Camille, en couple, juriste – en transition professionnelle

Date de publication :

7 novembre 2021

Auteur :

Aurélie Leflere

Rubrique :

burn out | transition professionnelle

Camille, juriste de 33 ans, m’a adressé cette lettre en guise de témoignage. Elle y raconte son histoire… celle qui a suivi son « arrêt pour épuisement professionnel », ainsi que ce que l’accompagnement avec moi lui a apporté.

Je ne suis pas la première psychologue qu’elle a rencontrée. Elle avait déjà fait un bout de chemin avec d’autres thérapeutes pour mettre en mots, comprendre et accepter cet arrêt forcé par le burn out. A travers sa lettre,vous pourrez découvrir les spécificités de mon accompagnement : ce qu’elle recherchait et ce qu’elle a apprécié.

NB 1 : Par facilité, vous trouverez la version dactylographiée de sa lettre ci-dessous.

NB 2 : Comme elle l’indique, mon accompagnement peut s’inscrire – selon les besoins – en complément à d’autres approches ou soins… bien sûr 😉 !

Bruxelles, le 7 novembre 2021

 

 

Chère Aurélie,

Comme tu le sais, j’ai 33 ans. Je vis à Bruxelles avec mon compagnon.

Je suis juriste de formation. J’ai travaillé comme avocate pendant plusieurs années avant d’être mise à l’arrêt pour épuisement. Si la face visible de l’iceberg était l’épuisement professionnel, il m’est vite apparu que je faisais également face à un épuisement personnel et relationnel. Je me sentais comme une coquille vide. J’avais toujours fait ce qu’il fallait – ce qu’on attendait de moi. Cet arrêt m’a confronté au vide. Je ne savais pas qui j’étais, ni ce que j’aimais. Heureusement, j’ai rapidement senti au fond de moi que la vie m’offrait une porte de sortie – la possibilité d’être / de faire autrement.

Evidemment, cela ne m’a pas empêchée d’être brinquebalée par les émotions.

Pendant un an, j’ai la sensation d’avoir subi l’épuisement de mon corps et de mes émotions. J’ai été soutenue et accompagnée par un psychologue et un psychiatre qui m’ont permis de mettre des mots, de comprendre, d’accepter ce que je vivais. Ils m’ont mise sur la voie mais je n’étais pas capable d’en faire quelque chose de concret. J’étais encore trop ensevelie par la fatigue physique et émotionnelle.

Après cette année à l’arrêt, je suis partie voyager avec mon compagnon. Un voyage d’un an et demi qui m’a permis de nourrir ma vie intérieure, de me reconnecter à certaines de mes envies, de mes intérêts… de recommencer à remplir ma coquille.

A la fin de ce voyage, j’étais prête à rentrer pour construire la suite. Je me sentais plus solide pour attaquer les chantiers mis à jour par ce burn out, mais ensevelis jusque là par l’épuisement émotionnel.

Je t’ai contactée sur les conseils d’une amie. C’était quelques mois avant mon retour en Belgique. J’étais au Cambodge. Nous nous sommes rencontrées sur Skype à l’automne 2018.

Ce qui m’a poussée à te contacter, c’est la combinaison de ta formation de psychologue et de ta spécialisation dans l’accompagnement de transitions, entre autres professionnelles. J’avais la sensation que tu allais pouvoir me guider concrètement dans ma transition post-burn out et post-voyage.

Il était évident pour moi que je n’allais pas « juste » reprendre la vie où elle s’était « arrêtée ».

Il est évidemment impossible de revenir sur tout le chemin parcouru (ndlr : pendant l’accompagnement), mais voici ce qui me vient quand j’y repense. Tu m’as accompagnée (et tu m’accompagnes toujours) dans ma transition professionnelle d’une part et dans des chantiers plus personnels d’autre part.

J’avais déjà été accompagnée par d’autres psychologues par le passé. Je ne souhaitais plus être uniquement dans la compréhension du passé et des blessures et j’ai trouvé dans ton accompagnement des outils pour vivre aujourd’hui avec qui je suis. Evidemment, nous avons fait des aller-retours dans mon histoire pour apporter certains éclairages mais nous sommes restées dans la vie. Avec toi, j’ai appris et j’apprends toujours à décoder mes fonctionnements, à sentir/conscientiser qui je suis, à me connecter à mon moi profond pour agir en cohérence. J’ai doucement commencé à me sentir plus solide, plus en confiance, à prendre ma juste place, à aller m’ancrer dans ce que je suis et ce que je peux apporter au monde.

Ce qui est difficile pour moi, c’est de gérer mon impatience et mon envie de « forcer » les choses pour que cela avance. Dans notre parcours, j’apprends la patience. J’apprends à attendre le moment/la décision juste. Ma transition n’est pas un changement radical de vie. Je ne sais pas exactement vers où je vais (ce qui n’est pas toujours confortable). Mais j’avance un pas après l’autre, en lien avec ma réalité, mon corps, ma sensibilité, les contraintes extérieures, …

Je suis toujours en chemin. J’expérimente (formation en médiation familiale, retour au barreau dans une asbl innovante, etc.) J’affine.

Grâce à notre travail, je sens une profonde détermination à rester sur mon chemin et dans mes limites.

Ce que j’aime également dans l’accompagnement que tu proposes, c’est la relation personnelle que nous avons nouée – en comparaison avec la « froideur/distance » de certains psychologues.

J’aime que tu sois ouverte à la combinaison du travail psy avec d’autres disciplines. J’aime que tu me mettes au cœur de mon travail en me demandant de cibler ce que je veux travailler à chaque séance et en lien avec ma sensibilité, en me ramenant à mes sensations pendant et en fin de séance.

Je m’arrête ici et je me réjouis de la suite de notre chemin.

Bien à toi,

Camille

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