Je ne fais rien… ou je « percole » ?

Date de publication :

15 novembre 2021

Auteur :

Aurélie Leflere

Rubrique :

extraits de vie

Lors d’une séance que j’ai avec Aline, elle m’informe de ceci :
« Je me rends compte qu’il m’arrive très souvent de ne rien faire. Je m’assied dans mon fauteuil et ‘Je ne fais rien…’. L’autre jour, j’ai constaté après coup, que j’étais restée ainsi pendant 2h.

Et en même temps, je sens que j’en ai besoin pour le moment, que cela me fait du bien. Ce qui est étonnant, c’est que même en ne faisant rien, je me sens parfois très fatiguée après un temps de pause comme ça. »

En dialoguant davantage avec Aline par rapport à ce moment passé sur son canapé, on s’est rendu compte qu’en réalité « elle ne fait PAS ‘rien’ » ! Au contraire, sous l’apparence de l’inactivité absolue (vu de l’extérieur), dans les faits son monde intérieur lui est très actif. De nombreuses pensées se succèdent, elle accueille aussi les émotions qui se présentent… Pas étonnant qu’elle soit fatiguée ensuite car « ça travaille ferme à l’intérieur d’elle ».

Il s’agit donc en réalité d’un temps d’intégration de toutes les informations engrangées les dernières heures (ou les dernières semaines) ainsi qu’un temps de réflexion par rapport à son avenir et les choix qui s’ouvrent à elle. Son cerveau est très actif en fait : il fait des liens, il met en perspective, il met à l’avant plan certains éléments, il décode ses émotions, ses tiraillements… ET ET ! des prises de conscience ont lieu ; des prises de conscience qui lui sont utiles pour avancer de manière lucide face aux différents chantiers en cours dans sa vie.

Et si en fait tu laissais percoler ?
L’image qui m’est venue, c’est celle du café qui percole. Ce n’est pas qu’Aline ne fait rien… mais elle percole ! 😉

Reprenons la métaphore : ce n’est qu’en laissant le temps à l’eau de percoler dans la cafetière, que celle-ci peut prendre toute la saveur du café. Continuer à ajouter de l’eau dans la cafetière n’en fera pas un meilleur café (on peut en effet continuer à chercher des stimulations et des informations à l’extérieur), ça va plutôt diluer le goût… et puis ça risque même de déborder à un moment donné.

C’est comme dans nos vies, et en particulier dans les périodes de transition : l’activité / l’activation visible est loin d’être la seule ! Il y a une maturation intérieure qui a lieu, que l’on peut favoriser (choisir de favoriser) ou freiner.
Prendre ces espaces-temps de pause, de discernement, c’est une manière de laisser percoler ce qui nous arrive, ce qui nous travaille… et donc de favoriser cette maturation intérieure.

Ce qu’Aline considérait comme une perte de temps, était en fait « une réunion interne (à l’intérieur d’elle-même ; avec toutes les parties d’elles-mêmes) qui se révélait efficace ». Petite précision utile : elle n’était pas prise dans des ruminations non constructives, comme ça peut parfois être le cas aussi dans des périodes de changements, où l’on a peur de ce qui nous arrive ou de (se) perdre, de se tromper. Dans ce cas, mieux vaut arrêter d’alimenter ces ruminations ou en parler à quelqu’un de confiance… pour en sortir.

S’allonger 2 heures dans son canapé c’était en fait : se ménager des espaces de recul pour « revenir chez elle/en elle » et laisser décanter, laisser percoler les nombreuses informations reçues, les émotions éveillées, les questionnements présents… sans forcer, mais avec attention, pour qu’ils puissent révéler leur sagesse et leur saveur.

A toi qui lis ce message, dans une période de questionnement ou de changement…
Mon message pour toi, c’est : prends soin d’honorer et de prendre en considération ce merveilleux cheminement intérieur qui se fait (quelle que soit la manière dont tu t’y prends ; finalement tant mieux si ça peut se faire depuis ton canapé, avec un rayon de soleil ou une bonne tisane 😉) ! Car le chemin que tu traces à l’extérieur ne sera porteur que s’il correspond à un cheminement intérieur, dans lequel tu te mets à l’écoute de ce qui bouge et vibre en profondeur à l’intérieur de toi.

Mes questions pour toi, c’est : As-tu déjà trouvé une manière de créer ces espaces de recul utiles et nécessaires dans ta vie ? As-tu trouvé une manière de mener ton discernement, sans te perdre dans tes émotions et/ou tes ruminations ?

Si tu es dans une période de vie chahutée et que tu souhaites un coup de pouce à ce niveau, viens jeter un coup d’œil, n’hésite pas à prendre contact ici.

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